Les préjugés sur le handicap : une réalité banalisée

Il se lève le matin, fatigué de sa journée de la veille. Les bras encore engourdis, il sort du lit essayant d’enfiler ses chaussettes. Ses mains tremblent, son souffle se fait court et sa nuque se raidit. Épuisé, il se prépare pourtant un café pour affronter une journée, où les gens le regarderont bizarrement, de haut, avec pitié, ou pire… indifférents.

Voilà la dure réalité de nombreuses personnes en situation de handicap, soit 15% de la population mondiale, soit un milliard de personnes concernées (OMS, 2022). Jugées différentes, perçues étranges, elles sont souvent confrontées à des réactions maladroites, à des jugements silencieux, uniquement par méconnaissance.

Parce qu’on ne prend plus le temps de faire attention à l’humain à l’intérieur des corps, on juge sans s’en rendre compte, on laisse aller des préjugés qui ne nous appartenaient pas.

Les personnes en situation de handicap font pleinement partie de notre société, mais malgré tout, l’exclusion reste présente, trop présente pour pouvoir être ignorée. Chez Impros-J’Eux asbl, nous avons décidé de parler pour elles, mais surtout avec elles.

Parce que les préjugés ne doivent pas dicter la conduite d’une vie, parce que derrière un corps qui ne correspond pas à la norme, il y a toujours un être humain qui souhaite simplement vivre, jouer, rire et partager.

L’inclusion est la clé. Mais encore faut-il savoir comment l’appliquer efficacement. Mais avant de s’engager dans l’inclusion, il faut comprendre pourquoi tant de jugements persistent.

C’est quoi réellement le handicap ?

Selon la définition de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le handicap est un terme générique qui englobe plusieurs dimensions :

• Les déficiences : la perte ou l’anomalie d’une structure ou fonction corporelle (par exemple, une déficience motrice).
• Les incapacités : la restriction ou l’absence de capacité à accomplir une activité de manière “normale” (par exemple, marcher ou manipuler des objets).
• Les handicaps eux-mêmes : la limitation de la participation à la vie sociale, économique ou culturelle.

Vous l’aurez compris : il existe une grande diversité de handicaps différents, allant du trouble moteur à sensoriel en passant par les troubles mentaux et les handicaps invisibles.

Il existe tellement de types de handicap qu’on pourrait en écrire une liste qui ferait la taille d’un livre.

D’ailleurs, on estime qu’une personne sur dix vit avec un handicap, et que 80% d’entre eux sont invisibles (OMS, 2022). Cela signifie qu’ils ne se voient pas au premier coup d’œil, mais qu’ils impactent pourtant profondément la vie quotidienne.

Les principaux préjugés autour du handicap

“Les personnes handicapées sont toutes dépendantes”

Ce préjugé est totalement erroné. Certaines personnes ont besoin d’aide dans leur quotidien, mais d’autres sont totalement autonomes, travaillent, conduisent, élèvent des enfants ou font du sport. Vous connaissez sûrement des athlètes paralympiques !

“Le handicap se voit forcément”

Quand on pense handicap, on imagine : une chaise roulante, une canne, un appareillage… mais 80% des handicaps sont invisibles : troubles chroniques, douleurs persistantes, maladies neurologiques, troubles psychiques ou neurodéveloppementaux… Ces situations ne se voient pas, mais impactent profondément la vie quotidienne des personnes concernées.

“Ils ne peuvent pas travailler ou avoir une vie sociale épanouie”

Beaucoup pensent que les personnes en situation de handicap sont limitées à la maison, incapables de participer pleinement à la vie professionnelle ou sociale. C’est complètement faux. Avec des aménagements adaptés, de la compréhension et un environnement inclusif, elles peuvent travailler, créer, innover et vivre pleinement leur vie.

“Ils veulent qu’on les plaigne”

Aucune personne porteuse d’un handicap ne souhaite la pitié et la compassion constante. Elles veulent juste être vues et reconnues comme humains, avec respect, forces, compétences et personnalité.

Pourquoi ces préjugés persistent-ils ?

Comme beaucoup de handicaps sont invisibles, il est normal d’avoir des préjugés, des idées fausses et un regard perdu. La méconnaissance et le manque de contact avec les personnes handicapées alimentent ces clichés. La peur de la différence est aussi un facteur : sortir de son cocon est souvent difficile.

Les conséquences des préjugés

1. Isolement social et perte d’estime de soi

Beaucoup se réfugient chez eux pour éviter le rejet ou le jugement, ce qui entraîne une perte d’estime de soi et l’impossibilité de montrer leurs capacités et talents.

2. Difficultés professionnelles ou administratives

L’accès à l’emploi est limité. Les postes ne prennent pas toujours en compte le handicap, les formations sont souvent non adaptées et les démarches administratives complexes.

3. Témoignages

Dans notre asbl, nous avons Petit Fred, qui a un problème de croissance. Grâce à Impros-J’Eux, il peut rencontrer des gens et montrer sa valeur. Comme il l’a dit : “Avant ils avaient peu de moi, maintenant ils savent que je suis gentil”.

Comment lutter contre les préjugés ?

Éduquer dès le plus jeune âge permet aux enfants d’avoir un autre regard sur le monde. Mettre en avant des témoignages et une visibilité médiatique positive aide à montrer la beauté de la différence et à réduire la peur sociale.

“La peur est réelle, mais la rencontre, la joie et le rire la brisent.”

Avec Impros-J’Eux, nous faisons de nombreuses activités : Jardin du Phénix, cuisine, théâtre, décors, arbres sensoriels, etc. Ces activités montrent que la différence est une richesse, pas un obstacle.

Agir à petite échelle

• Like, commente ou partage notre Instagram.
• Suivre notre page Facebook.
• Partager cet article sur LinkedIn, Facebook ou à un proche.
• Nous soutenir grâce à un don.
• Mettre une affiche dans votre école.

PARLER. Voilà la seule chose à faire pour banaliser le handicap et encourager les aménagements.

Merci d’avoir pris le temps de lire cet article.

Rédaction par Morgane Mongy, bénévole chez Impros-J’Eux asbl